Derrière les sourires ou les silences : la réalité des troubles bipolaires

le trouble bipolaire avec une silhouette partagée entre joie et tristesse, accompagnée du titre "La bipolarité : un trouble invisible aux conséquences bien réelles" et d’accroches sur les solutions d’accompagnement comme l’hypnose ou le coaching.
La bipolarité, un trouble qu’on ne voit pas mais qui se vit intensément. Découvrez dans l’article des clés pour mieux comprendre et accompagner au quotidien.

Quand le cerveau fait des montagnes russes… sans prévenir

Imagine un manège intérieur. Un jour, tu es en haut, tout semble possible : tu débordes d’idées, tu ris, tu parles vite, tu dors peu, tu crées. Le lendemain (ou parfois quelques semaines plus tard), tu dégringoles sans prévenir : la tristesse t’envahit, l’énergie s’évapore, et même te lever semble insurmontable. Voilà une métaphore simple pour parler de la bipolarité, cette maladie mentale invisible mais bien réelle, qui bouleverse la vie de ceux qui la vivent… et de ceux qui les entourent.

« Non, ce n’est pas juste « être lunatique »… Et non, un carré de chocolat ne suffit pas à calmer une crise.

La bipolarité fait partie de ces troubles psychiques souvent méconnus, mal compris, et surtout… invisibles. Pourtant, ses conséquences sur la vie de celles et ceux qui en souffrent – et de leurs proches – sont bien réelles.

Ce trouble affecte l’humeur de manière extrême et imprévisible : euphorie démesurée, perte de contrôle, puis chute brutale dans la dépression. Un véritable yo-yo émotionnel difficile à vivre… et à faire comprendre.

Contrairement à une simple fatigue passagère ou un coup de blues, la bipolarité perturbe profondément le quotidien, les relations, les projets, et l’estime de soi. Elle isole. Elle épuise. Elle dérange. Et comme elle ne se voit pas toujours, elle est parfois jugée, minimisée, ou simplement ignorée.

En tant qu’accompagnante intégrative mais aussi secouriste en santé mentale, je te propose ici une lecture claire et accessible pour mieux comprendre cette réalité, qu’elle te touche directement ou non.

Une maladie qui ne se voit pas… mais qui fait du bruit à l’intérieur

La bipolarité, autrefois appelée « psychose maniaco-dépressive », touche environ 1 à 2,4 % de la population mondiale selon l’OMS (soit 1 à 1,6 million de personnes en France). Et pourtant, elle reste souvent mal comprise. Parce qu’elle ne laisse pas de cicatrice visible. Parce que ses symptômes sont parfois pris pour du caractère fort, de l’instabilité, ou pire, de la comédie. Spoiler : ce n’est ni un caprice, ni une mauvaise passe.

Définition simple : La bipolarité est un trouble de l’humeur. Elle se caractérise par des alternances entre des phases de manie (ou hypomanie) – où tout semble aller trop vite – et des phases dépressives, où tout devient lourd. Entre les deux, certaines personnes vivent des périodes d’équilibre, qu’on appelle des épisodes normothymiques.

C’est quoi, exactement, la bipolarité ?

La bipolarité (anciennement appelée psychose maniaco-dépressive) est un trouble de l’humeur chronique qui alterne des phases de dépression et des phases d’exaltation anormale (appelées manie ou hypomanie).

Il en existe plusieurs formes :

  • Bipolarité de type I : alternance entre dépression et manie sévère (avec hospitalisation fréquente).

  • Bipolarité de type II : dépression et hypomanie (plus légère mais toujours marquée).

  • Cyclothymie : variations d’humeur plus subtiles mais constantes.

La durée, la fréquence et l’intensité des épisodes varient selon les personnes. Le trouble peut évoluer avec le temps et nécessite un suivi médical.

Quelques chiffres qui parlent (et qui frappent)

  • 1 à 2,5 % de la population serait concernée par un trouble bipolaire, soit environ 1 million de personnes en France.

  • Le diagnostic est souvent posé tardivement, avec 7 à 10 ans de retard en moyenne après les premiers symptômes.

  • Près de 60 % des personnes atteintes ne seraient pas diagnostiquées ou mal suivies.

  • Le risque de suicide est estimé à 15 %, soit un des plus élevés parmi les troubles psychiatriques.

  • Les troubles bipolaires apparaissent souvent entre 15 et 25 ans.

Sources : INSERM, HAS, Fondation Fondamental, Santé Publique France.

Comment ça se manifeste ? (en version vraie vie)- Quels sont les symptômes ?

Ils varient selon les phases :

Phase maniaque ou hypomaniaque :

  • Parle très vite, saute d’un sujet à l’autre

  • A plein d’idées (quitte à vouloir lancer une start-up, écrire un roman et refaire sa déco… en une nuit)

  • Hyperactivité, besoin de peu ou pas de sommeil, sans fatigue

  • Impulsivité (Achat compulsif, relations, décisions majeures…).

  • Achat compulsif ou prises de risques

  • Euphorie… ou irritabilité

  • Estime de soi exagérée.
  • Prises de risques inconsidérées.

Phase dépressive :

  • Fatigue intense,

  • repli sur soi,

  • tristesse profonde

  • Troubles du sommeil ou de l’appétit.

  • Sentiment de culpabilité.

  • Perte d’intérêt, de plaisir

  • Difficultés de concentration

  • Pensées négatives parfois suicidaires

C’est un peu comme si ton cerveau passait de « Fast & Furious » à « Il faut sauver le soldat Ryan »… sauf que tu n’as pas demandé la place au cinéma.

Des symptômes qui varient selon l’âge : chez les enfants ou les ados, des signes parfois différents et plus subtils

Chez l’enfant :

  • Les phases maniaques ressemblent souvent à une hyperactivité (mais avec une énergie plus extrême et moins fatigable).
  • L’enfant peut avoir des colères explosives, une irritabilité permanente, ou une grande confiance en lui soudaine et inadaptée.
  • Le sommeil est souvent perturbé sans que cela n’impacte son énergie (ce qui est peu courant chez les enfants « classiques »).
  • L’alternance des phases est plus rapide et moins marquée, ce qui rend le diagnostic complexe.
  • Phases d’euphorie peu adaptées à la situation. Souvent confondue avec un TDAH ou un trouble oppositionnel, la bipolarité chez l’enfant est difficile à diagnostiquer.

Non, ce n’est pas juste un « enfant difficile » ou un « petit clown turbulent ».

Chez l’adolescent :

  • On observe souvent des changements brutaux de comportement, une prise de risque accrue (conduite dangereuse, sexualité à risque, fugues…).
  • La consommation de substances peut apparaître très tôt, parfois comme une automédication.
  • L’estime de soi est extrêmement instable.
  • La phase dépressive peut être confondue avec une « crise d’ado », mais elle s’accompagne souvent de pensées suicidaires.
  • Isolement, déscolarisation, changements brusques d’humeur.

  • Sensibilité accrue au regard des autres, faible estime de soi. Un diagnostic précoce peut éviter des années de souffrance.

Chez l’adulte :

  • Les cycles sont plus clairs (alternance manie/dépression), mais parfois espacés.
  • L’épuisement professionnel ou des troubles anxieux associés peuvent brouiller le tableau.
  • L’impact sur la vie professionnelle, sociale, parentale est souvent plus lourd.
  • Dépendances, troubles du sommeil, idées suicidaires.

Mais alors… d’où vient-elle, cette bipolarité ?

La recherche avance, mais les causes sont  multifactorielles :

  • Facteurs génétiques : le risque est plus élevé s’il y a un proche concerné.
  • Neurobiologie : déséquilibres chimiques dans le cerveau (notamment la dopamine et la sérotonine).
  • Facteurs environnementaux : stress prolongé, événements de vie difficiles, harcèlement scolaire ou professionnel.

  • Traumatismes précoces : deuils, violences, séparations…

  • Consommation de substances : drogues, alcool, médicaments…

Non, ce n’est pas « dans la tête », ni un manque de volonté. Ce n’est ni une faiblesse, ni une « lubie », ni un caprice. C’est une réalité médicale et psychologique. C’est un vrai trouble reconnu par l’OMS.

Les conséquences : bien plus qu’une « humeur changeante »

Les troubles bipolaires peuvent impacter profondément la vie :

  • Risque de suicide élevé : on l’a dit, mais on le redit, parce que c’est trop souvent passé sous silence. Jusqu’à 15 % des personnes atteintes de troubles bipolaires décèdent par suicide (source : INSERM). C’est une réalité grave et urgente, encore trop taboue.

  • Dépendances : alcool, drogues, médication, jeux en ligne ou achats compulsifs peuvent devenir des tentatives (inconscientes) pour « stabiliser » l’humeur… avec les conséquences qu’on imagine.

  • Isolement social : fatigue d’expliquer, peur d’être jugé, perte de liens.
  • Ruptures familiales: quand les épisodes deviennent ingérables pour l’entourage

  • Difficultés professionnelles : absentéisme, perte d’emploi.incompréhensions, échecs

  • Scolaires : perte de motivation, rejet, isolement
  • Affectives : relations instables, conflits, séparation
  • Psychiques : sentiment de honte, perte de confiance
  • Troubles du sommeil, de l’alimentation, : insomnies en phase haute, hypersomnies en phase basse… Le cerveau n’a pas toujours le bouton pause.
  • Troubles de l’attention et de la mémoire : surtout après plusieurs épisodes. Difficulté à se concentrer, trous de mémoire, lenteur mentale.

  • Fatigue chronique : émotionnelle, physique, mentale… Quand les montagnes russes ne s’arrêtent jamais, le corps finit par crier stop.

  • Estime de soi fragile, repli sur soi, culpabilité.

Et non, une cure de sommeil et une infusion de camomille ne suffisent pas à régler tout ça. Non, « aller marcher un peu » ou « se changer les idées » ne suffisent pas toujours ou peut-être le secouer un peu… Par contre, une écoute sincère, des soins adaptés, et une meilleure compréhension, ça change tout.

Et pour les proches, c’est souvent un épuisement émotionnel, une incompréhension, un sentiment d’impuissance… parfois même un isolement social.

Comment on soigne la bipolarité ? Car, ça ne passe pas tout seul !

La prise en charge repose souvent sur :

  • Un suivi psychiatrique régulier.

  • Des médicaments régulateurs de l’humeur (thymorégulateurs).

  • Une psychothérapie adaptée.

Mais souvent, la médecine ne suffit pas à tout rééquilibrer : il faut aussi travailler sur l’estime de soi, les émotions et le vécu..

Et moi, dans tout ça ? Mon rôle d’accompagnatrice intégrative

En tant que praticienne en hypnose, EFT, coaching, soins énergétiques, et secouriste en santé mentale, j’accompagne les personnes touchées par la bipolarité et leurs proches dans des dimensions complémentaires à la médecine :

  • Travailler l’estime de soi (souvent malmenée par les jugements, les diagnostics, l’instabilité)

  • Apaiser les émotions trop intenses avec l’hypnose ou l’EFT

  • Identifier les déclencheurs émotionnels (souvent liés à l’enfance, au harcèlement, aux injonctions sociales)

  • Redonner du sens à ce qu’on vit

  • Soutenir les proches épuisés, dans un espace de parole bienveillant

  • Orienter vers des professionnels ou instances compétents

Car oui, on dit facilement « prends soin de toi » à quelqu’un qui a la grippe… mais combien le disent à une personne en dépression bipolaire ? Pourtant, c’est tout aussi vital.

Les Thérapies bréves (ceux que je propose notamment)… et un peu d’espoir

Les outils que j’utilise en accompagnement peuvent compléter efficacement le suivi médical :

  • Hypnose et EFT pour apaiser les angoisses, relâcher les tensions, travailler sur les émotions bloquées.

  • Coaching et soins énergétiques pour restaurer la confiance en soi, mieux se connaître, retrouver un ancrage.

  • Travail sur les traumatismes d’enfance ou scolaires souvent à l’origine des premiers symptômes.

  • Soutien à la reconstruction identitaire, pour ne plus se définir uniquement à travers un diagnostic.

Et surtout, un espace d’écoute bienveillant, sans jugement. Où on n’a pas besoin de justifier ce qu’on ressent.

Et les proches ? Ne les oublions pas…

Accompagner une personne atteinte de bipolarité, c’est souvent naviguer à vue… avec une mer tantôt calme, tantôt en tempête. Il est essentiel d’accompagner aussi les aidants, les parents, les conjoints, les amis :

  • Leur apprendre à identifier les signaux d’alerte.

  • Les aider à poser des limites sans culpabilité.

  • Les soutenir pour qu’ils ne s’oublient pas eux-mêmes.

Secouriste en santé mentale : ce que j’observe sur le terrain

Lors de ma formation mais aussi dans ma vie de tous les jours, j’ai vu des personnes souffrir en silence. Parce que « ça ne se voit pas », elles n’osent pas en parler. Parce que dans notre société, un rhume déclenche un « prends soin de toi »… mais une dépression, souvent, un silence gêné.

Il est temps de changer ça. De parler, d’écouter, de considérer les maladies mentales comme des vraies maladies.

Des exemples inspirants : oui, on peut vivre avec la bipolarité

Des artistes, des sportifs, des entrepreneurs ont appris à vivre avec leur trouble :

  • Catherine Zeta-Jones a parlé publiquement de son trouble bipolaire.

  • Jean-Claude Van Damme l’a évoqué avec autodérision.

  • Mariah Carey a mis 17 ans à poser un mot sur sa souffrance… avant de le faire pour aider les autres.

Comme quoi, même les stars galèrent parfois à expliquer qu’elles ne sont pas juste « capricieuses » ou « instables »…

Parlons-en. Mais vraiment !

Et si on changeait de regard sur les maladies invisibles?

On n’oserait jamais dire à une personne grippée : « Tu devrais faire un effort quand même ». Pourtant, c’est ce qu’on entend souvent dans les maladies mentales. Parce qu’elles sont invisibles, elles sont parfois moins bien accueillies, moins bien reconnues, voire niées.

En tant que secouriste en santé mentale, j’ai vu à quel point un simple « Je te crois » peut tout changer.

Alors, si toi ou un proche est concerné·e, tu n’es pas seul·e, et tu as le droit de demander de l’aide.Tu n’as pas à porter ça seul(e). Parlons-en. Je suis là, pour écouter, éclairer, et cheminer à tes côtés.

Autres ressources (Pépites d’Hypnorka)

📚 Livre recommandé

Titre : Une vie bipolaire – Témoignage d’une montagne russe émotionnelle
Auteur : Élodie Gallet
Éditeur : Enrick B. Éditions
Pourquoi ?
Un récit authentique, clair et plein d’humanité qui aide à comprendre de l’intérieur ce que vivent les personnes bipolaires. Accessible, pédagogique et sans pathos. Idéal pour casser les clichés.

🎧 Podcast recommandé

Podcast : Madmoizelle – Thérapie
Épisode : “Vivre avec un trouble bipolaire” (invité : témoignage d’une jeune femme diagnostiquée)
Pourquoi ?
Un échange sincère, doux et informatif qui donne la parole aux personnes concernées. L’émission permet de mieux comprendre la vie quotidienne avec ce trouble, les idées reçues, le traitement, l’impact sur la vie pro, etc.

Si tu préfères un podcast plus “pro”, tu peux aussi recommander :

  • Psychologie France Culture – épisode “Trouble bipolaire, entre euphorie et abîme”

  • Ou La Leçon – le podcast sur l’art d’échouer, avec parfois des invités concernés par la santé mentale

Psychologue ou thérapeute holistique ?
Techniques de relaxation pour mieux gérer l’anxiété